La contrainte principale qui m’était imposée était une forme de continuité avec les codes de communication existants : garder le code couleur bleu / vert, les encarts à bords arrondis et la police de caractère Century Gothic - que j’ai effectivement conservée pour le texte de contenu.

En vue de construire les bases d’une nouvelle charte graphique, j’ai choisi de revenir au logotype de la société pour d’abord redéfinir un code couleur bleu / vert basé sur le contraste dégradé bleu / aplats verts, ensuite une logique d’encarts à bords arrondis basée sur la lettre « C » de Cycléa, enfin une trame linéaire basée sur le pictogramme évoquant une feuille : avec les nuances de couleur, je retrouve la profondeur colorée propre au ciel (air) réunionnais qui plonge dans l’Océan Indien (eau), les verts intenses de la flore volcanique (terre) ; avec les nouveaux encarts arrondis, j’introduis un design graphique tendant vers l’illustration cartographique et permettant de figurer un itinéraire global des déchets, une économie circulaire (action de Cycléa) ; avec la trame linéaire, je ramène à la fois la notion de champ d’énergie (le mouvement de l’air, les courants marins, les courbes du relief terrestre) et celle d’interdépendance, car tout dans le système Terre est interconnecté (telles les vagues qui se créent au passage d’un cargo, toutes nos actions ont des conséquences sur notre environnement et les êtres vivants qui le constituent).
Ainsi, grâce au déploiement possible sur trois volets, j’ai mis en espace - visuel et narratif - la notion d’économie circulaire, renforcée par la circularité de la topographie insulaire.

En continuité avec l’idée de cartographier le traitement des déchets, j’ai opté pour un parti-pris graphique volontairement ludique et futuriste, avec des personnages, des véhicules et des bâtiments isométriques peuplant ce monde en réduction, qui semble vu d’au-dessus afin de mieux saisir sa globalité et ses interrelations. La réalité physique du traitement des déchets étant souvent le point aveugle de nos économies humaines, le recours à une illustration volontairement naïve et aérienne permet de transcender la pesanteur de l’objet « déchet » sans occulter la réalité de l’enjeu environnemental.

CYCLÉA ? Cycléa est une société basée dans l'ouest de La Réunion et qui gère la collecte, le tri et l'export pour traitement de plus de 25 000 tonnes de déchets recyclables chaque année.
Cycléa gère ainsi le ramassage et la préparation pour export des déchets recyclables des particuliers (papiers, cartons et plastiques) sur les communes de l’ouest de La Réunion, ainsi que plusieurs déchetteries et centres de tri qui gèrent aussi les déchets et assurent le broyage des documents confidentiels des entreprises et collectivités du premier département français d’outre-mer en PIB nominal.
Société d’Économie Mixte (SEM) de 230 salariés, elle est financée à 84% par la Collectivité du Territoire de la Côte Ouest (TCO) et le syndicat mixte ILEVA, et à 16% par des entités privées et SEM.